Édition du vendredi 24 septembre 2004
Un crédit de taxe professionnelle de 1 000 euros par an et par salarié serait instauré pour les entreprises installées dans la trentaine de zones exposées aux délocalisations
Le gouvernement a lancé, mercredi, un plan contre les délocalisations, le président Jacques Chirac appelant à "refuser la fatalité" et à "définir une nouvelle ambition industrielle pour la France".
Trois mesures contre les délocalisations figurent dans le projet de loi de finances pour 2005 présenté mercredi. Le gouvernement a chiffré à 360 millions d'euros le coût de ces mesures.
En Conseil des ministres, le président Jacques Chirac a appelé à "définir une nouvelle ambition industrielle pour la France", afin de lutter contre les délocalisations, et rappelé qu'une mission dans ce sens avait été confiée au PDG de Saint-Gobain Jean-Louis Beffa.
Un crédit de taxe professionnelle de 1 000 euros par an et par salarié sera instauré pour les entreprises installées dans la trentaine de zones exposées aux délocalisations et aux restructurations industrielles, "où le chômage fait des ravages", a dit M. Sarkozy dans une conférence de presse.
Nouveauté fiscale, ce "crédit de taxe professionnelle" ne serait pas obligatoirement compensé aux collectivités concernées. En outre, des allègements fiscaux seront appliqués aux entreprises participant à un projet de recherche et de développement dans les "pôles de compétitivité".
Le ministre s'est dit "certain qu'on peut obtenir des relocalisations" et a également annoncé la création d'un crédit d'impôts pour les entreprises rapatriant leurs emplois en France.
"J'entends dire que les délocalisations, ça n'existe pas", a lancé M. Sarkozy. "On nous refait avec les délocalisations le coup de l'insécurité. C'est le même raisonnement. L'insécurité serait un fantasme des Français (...), seul le sentiment d'insécurité existerait. Moi je pense que les délocalisations, non seulement ça existe mais ça s'aggrave", a-t-il ajouté. Selon le ministre, "elles ne touchent plus simplement les emplois industriels, non qualifiés, mais aussi des emplois dans le tertiaire, qualifiés", d'où les mesures annoncées "pour enrayer la fuite de nos emplois".
"La France ne peut pas être un pays simplement accueillant pour les banques, les compagnies d'assurance et les parcs touristiques", a-t-il martelé.
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